15 aout : Dormition et Assomption de la très sainte mère de Dieu

Par le concept de Dormition et celui d'Assomption l'église orthodoxe et l'église latine offrent 2 visions, différentes mais complémentaire

Par l’Assomption de la Vierge l’Eglise romaine célèbre, le fait que Marie est enlevée au ciel et menée ainsi, corps et âme, jusqu’à son Fils, sans avoir connu la corruption physique. La Dormition ne désigne dans ce cas que la mort de la Vierge, tandis que la croyance de la montée au ciel de son corps porte le nom d’Assomption. L’assomption traduit l’idée que la Vierge Marie ne s’élève pas d’elle-même au ciel mais qu’elle y est élevée, "assumée", corps et âme.

La tradition orthodoxe, elle, insiste sur la douceur de la mort sur terre de Marie, tel un endormissement. D’où ce terme de Dormition. Les églises orthodoxes ont gardé cette dénomination ancienne pour désigner la mort sur terre de la mère de Dieu et la montée au ciel de son corps. Le terme d’assomption, selon l’église orthodoxe, pourrait laisser croire qu’elle a été enlevée au ciel de son vivant, ce qui n’est pas le cas. L’Église orthodoxe insiste sur la douceur de la mort de Marie, tournée vers Dieu, comme durant toute sa vie, en attente de son accueille par Jésus dans le Royaume de Dieu.

Dans l’Eglise romaine la proclamation du dogme de l’Assomption de Marie n’est intervenue que très récemment, en 1950, et peu après le dogme de l’Immaculée Conception. Ainsi le dogme de l’Assomption est la conséquence de celui de l’Immaculée Conception, un privilège divin qui aurait épargné Marie du péché originel et qui ferait qu’elle échappe donc à la mort, conséquence de ce même péché.

L’église orthodoxe ne reconnait pas cela. 
Pour l’église orthodoxe, il n’y a pas de privilège dans la conception de Marie. Avec l’aide de la grâce, la Mère de Dieu s’est gardée toute sa vie pure de tout péché personnel. Elle a néanmoins été conçue avec le péché originel comme chaque être humain, et elle a librement choisi de répondre positivement à la proposition de l’Archange Gabriel de porter le fils de Dieu. Marie a partagé le sort commun de l’humanité, y compris dans la mort. Le libre choix de Marie et sa condition humaine sont une condition fondamentale pour comprendre ce que le Christ attend de nous, et ce que nous sommes nous-même.
Même si l’Ecriture n’en dit rien (la seule mention de Marie, après la crucifixion, se trouve dans les Actes des Apôtres), une double tradition orale (à Jérusalem et à Ephèse) atteste de la dormition de Marie, c’est-à-dire le fait qu’elle s’est endormie en Dieu.
Dans l’église orthodoxe la fête de la Dormition est la plus importante des fêtes de la Vierge. C’est d’ailleurs elle qui clôt l’année liturgique du rite byzantin. Elle est précédée d’un jeûne strict de 14 jours. C’est dire l’importance de cette date du 15 août.

Dormition orthodoxe et Assomption romaine ne recouvrent donc pas exactement la même réalité. Elles sont cependant toutes deux sources d’espérance de la vie éternelle après la mort.

Les icônes de la Dormition montrent toujours l’émotion de toute la création devant la mort de Celle qui a porté au monde Celui qui est la Vie, la vie éternelle, celle qui a été confiée à travers l'évangéliste Jean à toute l’humanité : "voici ta Mère, Mère voici ton fils", Celle qui est plus pure que les Chérubins et plus vénérable que les Séraphins.

Souvent les icônes représentent le Christ portant dans ses bras un bébé : c’est l’âme de sa mère, qu'il a reçu et qu'Il porte.

A l'exemple de Marie, c'est par le chemin de déification de toute notre vie, avec l'aide de la grâce, cette co-participation divino humaine dont parle Saint Irénée de Lyon, que nous atteindrons cet état. Alors, tout être humain vivra cette même dormition et assomption.

À l’exemple de Marie, nous sommes invités à ne pas craindre la mort. Elle est passage avec Jésus pour entrer dans l’amour du Père très miséricordieux.

PS : un autre article à paraitre ultérieurement traitera de ce qui se passe au moment de la mort terrestre